Ce livre n’est peut-être pas le plus connu et pourtant il gagne à l’être. Je ne me rappelle plus la raison qui me l’a fait acheter, il me semble que pour une lecture sur la plage d’Oléron je cherchais quelque chose, le Leclerc de l’île n’étant pas très fourni j’ai du jeter mon dévolu sur ce livre, en donnant sa chance à un auteur français que je ne connaissais pas mais cette fois-ci sans m’avancer trop avec un one-shot. Et bien m’en as pris.
Le roi d’août est pour moi le parfait bouquin de fantasy historique, si on s’amuse à créer une énième sous-catégorie à ce genre qui n’en manque pas. Il narre la vie et le règne de Philippe II dit Philippe Auguste selon son point de vue, à la croisée entre le 11ème et le 12ème siècle. Philippe Auguste n’est pas forcément le roi le plus connu dans l’imaginaire collectif, mais si on dit qu’il est le roi français contemporain des Plantagênets à savoir Henri II, Richard Coeur de Lion et Jean Sans Terre ça aide mieux à situer. Et à la lecture de ce roman on se dit que le côté frenchie de cette époque ne manque pas de sel. Dans un contexte de royaume français rikiki, le souverain français va être à la lutte avec ses différents vassaux en territoires non seulement françois mais forcément aussi brittons sans oublier les menées des teutons. Un bien beau bordel européen où le territoire français est sujet à convoitises et morcellements mais dont le monarque français va peu à peu consolider son propre territoire. Avec en prime un détour à Jérusalem pour l’une des croisades (haha pas de bol Richard), il y a moultes choses à raconter, comme quoi l’Histoire c’est pas forcément Chiant.
Mais en parrallèle à l’aspect historique, Philippe Auguste est également l’objet d’attentions de la part d’individus moins conventionnels, pour ne pas dire fantastiques. De manière fort naturelle ces interventions rythment tout le règne du roi par des évènements qui ont une importance capitale pour lui, que ce soit sur le plan politique ou émotionnel. Et c’est là la grande force de ce roman pour moi, c’est tout le talent de l’auteur pour entremêler les évènements historiques avec les ingrédients surnaturels dans un tout cohérent, fluide et exemplaire. C’en est à tel point qu’il est très difficile à la lecture de différencier ce qui semble réel, historique de ce qui ne l’est pas, jusqu’à vouloir aller chercher sur wikipedia la mention de tel personnage fantastique tant son intégration est harmonieuse.
Pour ne pas gâcher le tout, je me rappelle d’un style clair, concis, direct que je trouve totalement adapté à l’époque sans pour autant souffrir de lourdeurs archaîques que certains se sentent obligé d’inclure quand ils traitent cette période. Bref, pour un nouvel essai en fantasy française ce fut pour une fois largement positif et même un coup de maître ! Tant mieux, parce qu’à force de taillader des oeuvres dans mes derniers billets ici ça commençait à devenir le Manoir du Mauvais Coucheur. 😉
ps : bon sinon c’était sorti en J’ai Lu vers 2005
ps2 : si il y a des connaisseurs, y a t-il d’autres bouquins de Michel Pagel de la même trempe ?