Dresde. Qu’est-ce que peut bien m’évoquer Dresde ? Une ville rasée sous les bombardements alliés durant la WW2, le groupe Dresden Dolls et son délicieux titre Coin operated boys, pfiut pas grand chose d’autre. Ca tombe bien parce que Dresden files, les dossiers Dresden en français, n’ont pour ainsi dire rien à voir avec Dresde.
Dresden c’est le nom du personnage principal de ces bouquins. Harry Cobblestone Copperfield Dresden pour être exact. Comme son nom peut nous le laisser deviner, Harry, c’est un magicien. Et Harry c’est un détective. Voilà qui résume assez bien la teneur de ces bouquins.
Des enquêtes paranormales dans un monde contemporain donc, à Chicago en fait. Ce magicien aide régulièrement la police de Chicago à résoudre des enquêtes spéciales, que même l’Agence tous risques n’a pu régler. Vampires, démons, loups-garous, fantômes, mafieux, la panoplie classique y passe. Rien de bien nouveau à l’horizon, peut-on se dire. Ce n’est pas faux, et pourtant ces bouquins se lisent, se dévorent à une vitesse ! J’imagine que c’est typique du policier. Je n’en lis quasiment jamais mais j’ai bien l’impression d’en retrouver les codes. Le quotidien décrit minute par minute du détective, une enquête tenant maximum en trois jours qui se complexifie très rapidement jusqu’à atteindre le point Godwin, point de départ au climax final dénouant tous les écheveaux de l’affaire dans une orgie de pyrotechnie très télégénique.
C’est efficace quoi. Le personnage d’Harry et son point de vue à la première personne y contribue largement. L’humour, forcément. Harry il a toujours une petite blagounette, la réplique à contrepied toute whedonienne. Je note avec amusement la francisation de quelques éléments et références, telle une mention de Dorcel. Ca passe bizarrement dans le décor de Chicago. En parlant de Chicago, la ville a une assez bonne importance et les enquêtes y sont largement cantonnées. Description des quartiers de la ville, des environs, contexte historique alcaponien, l’hopital du Cook County (on n’y a pas encore croisé John Carter ou Marc Greene dommage !)… ça doit suffire à certains pour poser l’étiquette urban fantasy aux bouquins. Why not.
Donc ok pour le côté polar mais pour le côté magique ? Eh bien du classique. En fait vraiment du classique, à tel point que ça ressemble à un net parti pris de l’auteur. Ici donc assez peu de theorycraft sur des systèmes magiques compliqués, pas de revisitations prétentieuses de vieux mythes, point d’innovation à tout prix. Les magiciens se promènent en robe et bâton, les démons s’invoquent par leurs noms, les fées sortent pour la plupart de Disney ou de Shakespeare, les vampires sont décadents à souhait, bref on a de tout et on ne va pas crier à l’invention miraculeuse.
Mais la mayonnaise prend bien. Ce mélange old school magic et univers contemporain est finalement assez truculent, entre les fées clochettes qui marchandent de la pizza, les gros trolls armés de mitraillettes et marraine la fée en mode ultrabitch. Côté cul il y a ce qu’il faut. Ce diable fauché d’Harry sait s’entourer, les amourettes sont présentes sans être omniprésentes. Un petit côté bitt-litt, alors. Probablement, si ce n’est que là où j’avais trouvé Anita Blake franchement bof, je trouve les Dresden files bien meilleurs au niveau du rythme et l’humour, et plus accrocheurs dans le traitement magie/monde réel.
Voilà, pour les informations ça se trouve chez Bragelonne et Milady.